Il y a quelques annees encore, la voiture semblait incontournable pour les trajets du quotidien. Aller travailler, faire des courses, accompagner les enfants, tout commencait par tourner une cle ou appuyer sur un bouton. Mais dans les villes moyennes comme dans les villages, un changement discret s installe. De plus en plus de Francais choisissent de marcher, non pas par obligation, mais par choix, par confort, par besoin de respirer.
Ce mouvement ne vient pas d une grande declaration. Il nait du quotidien. Une epicerie que l on rejoint a pied plutot qu en voiture. Une ecole a dix minutes de marche. Un trajet vers la gare ou vers le marche du samedi. Marcher devient une solution naturelle, un geste simple qui remet du calme dans le rythme du jour. Pour beaucoup, le temps ne se perd plus en marchant. Il se retrouve.
“J ai arrete de prendre la voiture pour tout faire,” explique Marc, 34 ans, installe a Besancon. “Au debut, c etait pour economiser du carburant. Et puis j ai compris que je me sentais mieux. J ai plus d energie, je connais mieux mon quartier, je croise mes voisins.” Ce n est pas un changement spectaculaire. C est une transformation douce de la facon de vivre.
Cette tendance suit la meme logique que le retour de la flanerie, ou celui des villages a energie collective explore dans Les villages solaires : la France avance vers l energie collective. Derriere elle, on trouve un besoin de proximite, de sens, de rythme humain. La marche n est pas seulement un deplacement. C est un moment pour soi, une respiration dans des journees parfois trop pleines.
Selon France Inter, l interet pour les mobilites douces progresse partout en France, y compris hors des grandes villes. Les communes reamenagent leurs centres, reduisent le trafic, plantent des arbres, redonnent de la place aux pieds plutot qu aux moteurs. Dans certains villages, on redecouvre meme la simplicite du petit commerce accessible en quelques minutes de marche.
Cette transformation n est pas une rupture brutale avec la voiture. Beaucoup continuent d en avoir besoin. Mais un equilibre nouveau apparait: utiliser la voiture quand elle est necessaire, marcher quand c est possible. Ce simple ajustement change la sensation du temps, du corps, du lien avec l espace autour de soi.
Marcher, c est aussi habiter un lieu. Voir les saisons changer sur les arbres, remarquer une nouvelle boutique, saluer quelqu un par hasard. C est retrouver une relation plus douce au monde. Et peut etre que la modernite, parfois, se trouve dans ce geste ancien: avancer pas a pas, respirer, regarder, etre present.
La marche n est pas seulement un moyen d aller quelque part.
Elle devient une facon de vivre ici.








